Le vin nature

Le vin nature c’est quoi au juste ?

Le vin nature c’est fabuleux, c’est plein de secrets et de mystères, c’est de l’aventure et du fun mais c’est surtout rien que du vin, un jus de raisin fermenté, point barre! Oui, oui! Du vin comme on le faisait à l’époque de nos arrières-grands-parents… avant l’arrivée de la chimie dans l’agriculture, dans les vignes et dans les caves… 

Les vigneron.ne.s qui en produisent sont revenus à la base, à la variété, à la pureté. Ils laissent s’exprimer les raisins, les terroirs, les jus et la VIE ! Pour réaliser cela, il faut du savoir-faire, de l’accompagnement tout au long de l’année dans la vigne puis en cave et de la patience. 

En décortiquant un peu plus, on peut jouer au jeu des différences entre les catégories de vins, ce qu’on verra plus tard, mais on peut simplement dire que le vin nature est le produit d’une vigne où il est interdit d’utiliser des intrants chimiques (désherbants, engrais, pesticides, etc). 

Durant l’année, tout est fait à la main ou avec l’aide des animaux qui sont très précieux. Ensuite, la vinification est réalisée avec des levures indigènes, c’est-à-dire, présentes naturellement dans le milieu et elles donneront une partie de la typicité du vin, sans aucun autre intrant, à l’exception des sulfites qui peuvent être ajoutés mais en très faible quantité ou encore mieux, pas du tout. 

Conventionnel, Bio, Biodynamie, Nature, S.A.I.N.S, quelles différences ?

Partons du plus éloigné de ce qu’on aime : la viticulture conventionnelle. En gros, c’est arriver avec les avancées de la chimie, des produits de synthèse et de tous les espoirs vendus aux pauvres paysan·ne·s et vigneron·ne·s dans la deuxième moitié du XXème siècle. Dans cette approche, on cherche à faire du rendement mais, pour standardiser, on y détruit les sols à coup d’engrais, de désherbants et de pesticides : on tue le vivant.

A la cave, l’arsenal chimique continue : les levures chimiques en remplacement des levures naturelles pour avoir la maîtrise du goût, les maquillages à grands coups de copeaux, d’acidifiants, d’enzymes… on en passe et pour être certains que plus rien ne bougera, le souffre à outrance ! Bref, passons.

Produits/pratiques autorisés : liste longue comme un jour sans vin à découvrir en fin de page.

SO2 total autorisé : 150 à 200 mg/l

Le bio, c’est mieux mais le progrès s’arrête à la vigne : les raisins sont issus de l’agriculture biologique mais par contre, pour ce qui est de la vinification, tout est à nouveau permis. En résumé, un logo bio ne vaut rien sans l’engagement du vigneron·ne sur son travail à la cave.

Produits/pratiques autorisés : liste plutôt impressionnante à découvrir en fin de page.

SO2 total autorisé : 100 à 150 mg/l

Ensuite : la biodynamie. Et là, on commence à avoir un vrai label d’engagement même si ce n’est encore une fois pas le label en soi qui nous intéresse. Le cahier des charges est beaucoup plus exigeant que pour le bio, dans la viticulture et dans la vinification. Quelques traitements naturels sont encore permis ici, limités par année, et plus qu’une poignée d’intrants peuvent exister à la cave. 

Ici, la vigne retrouve son rythme naturel, on voit la vie dans son ensemble, du sol au ciel et l’influence de chaque élément. La biodiversité fait son retour car on ne désherbe pas, on fait vivre à côté des vignes légumes ou fruits, les uns protégeants les autres. Les animaux font leurs retours naturellement mais sont aussi les partenaires du vigneron·ne pour remuer les sols, en améliorer la fertilité ou simplement tondre une herbe saine. 

Produits/pratiques autorisés : albumine d’oeuf (collage ou clarification), so2, bentonite ( collage, clarification, débourbage ou stabilisation), charbon oenologique (décoloration), microfiltration tangentielle, chaptalisation (à l’aide de saccharose = augmentation du degré d’alcool).

SO2 total autorisé : 50 à 70 mg/l

Finalement, on entre dans le nature ! Pour faire simple, dans le nature, aucune intervention non-naturelle n’est autorisée ni dans la vigne, ni en cave, à l’exception des sulfites qui peuvent être autorisés au moment de la mise en bouteille, mais ça encore à très faible dose (- de 40mg/l).

Dans les vins natures, il y a deux catégories liées au dosage des sulfites. Comme dit plus haut, on peut les utiliser à faible quantité, si c’est le cas ce sont des vins natures. Il y a une catégorie, appelé les vins S.A.I.N.S (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite), sans aucun so2 ajouté. C’est le puriste du vin nature.

Cette non-intervention permet de trouver des vins aux caractères multiples, exprimant chacun un terroir, une variété, un vigneron·ne… bref une personnalité unique ! Ce qu’on recherche en tant qu’amateur·ice de vins natures, c’est cette personnalité, cette vibration vivante, changeante, parfois étonnante mais toujours unique !

SO2 total autorisé : 30 à 40 mg/l